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Un haut-lieu de théâtres

Depuis le XVIIᵉ siècle, le Palais-Royal est intimement lié à l’essor du théâtre dans la capitale, accueillant salles de spectacles et divertissements. Levons le rideau sur cette facette passionnante de son histoire !

Richelieu et le théâtre

En 1624, Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu et ministre du roi Louis XIII, achète l'hôtel de Rambouillet. Son objectif ? Se rapprocher du Louvre, où réside la cour. Il y lance de grands travaux, transformant les lieux en un palais magnifique, digne de son rang. Amoureux des arts, le Cardinal fait notamment aménager une première salle de spectacle, inaugurée en mai 1635.

Le 14 janvier 1641, une nouvelle grande salle de comédie est inaugurée en présence du roi. Des gradins de bois y sont surmontés d’arcades, à la manière des théâtres antiques. Mirame, une pièce de Jean Desmarets, à laquelle aurait contribué le Cardinal, y est jouée.

Le Cardinal de Richelieu meurt en 1642. Sa demeure revient à la régente Anne d’Autriche, qui s’y installe avec ses deux fils, Louis XIV et Philippe de France, en 1643. Quant au théâtre, il accueille le célèbre dramaturge Molière et sa troupe à partir de 1661. Saviez-vous que c’est ici, en 1673, qu’il donne sa dernière représentation du Malade imaginaire ? Pris d’un malaise, il quitte la scène et décède quelques heures plus tard.

Le plafond de la salle Richelieu, au sein de la Comédie-Française
Le plafond de la salle Richelieu, Comédie-Française

© Étienne Revault / Centre des monuments nationaux

La naissance de la Comédie-Française

Après la mort de Molière, le musicien Jean-Baptiste Lulli lui succède et le théâtre du Palais-Cardinal devient une salle d’opéra. En 1763, celle-ci est détruite au cours d’un incendie et une autre salle est inaugurée en février 1780. Hélas, elle est également victime des flammes en juin 1781. C’est la fin de l’Opéra au Palais-Royal !

Pour la remplacer, le duc d’Orléans confie à l’architecte Victor Louis le soin de bâtir un nouveau théâtre en bordure du Palais. Ce dernier avait déjà réalisé une petite salle de spectacle au niveau de la galerie Montpensier, futur théâtre Montpensier (1790), puis théâtre du Palais-Royal (1831).

Les travaux débutent en 1786. Victor Louis doit composer avec un terrain étroit, qui l’oblige à superposer le vestibule et la salle de spectacle. Cette dernière est peinte en bleu et vert, avec une touche d’or. Avec ses sept niveaux, elle peut accueillir jusqu’à 2 000 personnes ! En 1799, ce théâtre à l’italienne devient la résidence privilégiée de la troupe des Comédiens-Français, fondée en 1680. C’est la naissance de l’emblématique Comédie-Française !

Façade du ministère de la Culture, au Palais-Royal
Le ministère de la Culture, galerie d’Orléans du Palais-Royal

© Caroline Rose / Centre des monuments nationaux

Des spectacles populaires

Le théâtre de Victor Louis n’est pas le seul lieu de spectacle du Palais-Royal ! En 1787, le duc d’Orléans y fait bâtir un cirque destiné aux courses de chevaux. Des pièces en italien et des ballets étaient aussi donnés par différentes compagnies, dont Les Vrais Fantoccini et Les Menus Plaisirs de Palais-Royal. Le théâtre du Musée des enfants, lui, donnait des représentations sur l’Histoire, l’art de la guerre et la morale. Enfin, en 1784, Dominique Séraphin y installe son théâtre d’ombres chinoises !

Ces divertissements populaires se poursuivent dans la première moitié du siècle suivant. Sous le Second Empire, le Palais-Royal est effectivement un lieu de vie incontournable à Paris ! Les théâtres y côtoient des cafés, des maisons de jeux, des maisons closes et des magasins. De nouveaux spectacles y sont régulièrement proposés, comme en 1845, avec le théâtre de magie du célèbre Jean-Eugène Robert-Houdin !

Au cours du XIXᵉ siècle, le Palais-Royal est progressivement délaissé au profit d’autres sites parisiens. Il devient finalement un lieu de promenade paisible, particulièrement apprécié des écrivains

Et si vous alliez y flâner à votre tour ?

Salon du Conseil Constitutionnel, au Palais-Royal
Salon du Conseil constitutionnel, galerie de Montpensier du Palais-Royal

© Bernard Acloque / Centre des monuments nationaux

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